Les populations civiles ukrainiennes vivent une véritable tragédie. Les jeunes gens, pris dans ce tourbillon de fer et de feu, sacrifient chaque jour leur vie par centaines.
Si des sanctions étaient légitimes contre la Russie, certaines précipitées et quelque peu irréfléchies, comme celles sur l’énergie, ont plongé nos économies dans des difficultés majeures au moment même où nous avons besoin de toutes nos capacités financières et politiques.
Plus grave, l’absence de sang-froid de certains de nos dirigeants et les émotions peu maîtrisées ont laissé s’exprimer des voix d’un bellicisme irresponsable qui, loin d’apaiser la situation, font courir à l’Europe et au monde un risque d’embrasement.
Il est parfois plus difficile de faire la paix que de se laisser entrainer dans le flot des évènements, les logiques de blocs ou les passions irraisonnées.  C’est le propre des grandes puissances de savoir s’en extraire pour rechercher, avec une sereine autorité, les moyens de la diplomatie. C’est la vocation historique et morale de la France, dans une position indépendante, de faire entendre la voix d’un pays dont le sacrifice dans les guerres donne crédit à sa volonté sincère de paix, une Nation qui a fait du respect des peuples et des gens son engagement devant l’histoire.
Jamais, ces dernières années, le monde n’a eu autant besoin de la France, de sa voix, de la bienveillante autorité de sa diplomatie, de ses capacités d’influence sur les grandes puissances.
À l’occasion de ce tragique anniversaire, la France doit prendre l’initiative d’une conférence sur la paix qui permettrait de donner aux belligérants, à leurs malheureuses populations et au monde, la perspective d’une sortie pacifique et rapide du conflit.